On oppose toujours travail intellectuel et manuel.
Les travailleurs "intellectuels" reconnaissent le travail manuel avec une admiration légèrement condescendante:
"je ne saurai pas faire!"
En revanche " il ne leur vient pas à l'idée qu'ils ne "sauraient pas faire" non plus le travail de manœuvre.
Pour beaucoup, il y a une aristocratie ouvrière qui a un savoir faire manuel
et une piétaille manouvrière qui vend sa "force" corporelle au smic (les anciens brassiers).
Mais ce qu'on appelle "force" est en fait coordination et intelligence corporelle afin de pouvoir tenir sa journée de huit heures, sa semaine, son année, ses annuités .
La synergie des contraires.
1)
2) appui de la main droite sur l'extrémité par extension de l’avant bras avec flexion avant bras gauche puis rotation du tronc,
3) extension de la main droite associée à une flexion du poignet gauche: sable et ciment tombent de la pelle et se répartissent en pyramide.
Depuis des milliers d'années, les manœuvres maçons mélangent le sable et la chaux en faisant des tas qui se mêlent miraculeusement sans que les savants physiciens n'aient encore compris comment. http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/intervention_s_douady.pdf
Les gestes qui paraissent les plus frustes sont d'une précision extrême et échappent à la conscience de celui qui les pratique.
L'attention est portée sur ce que l'on fait et non sur comment on le fait. Le comment se met peu à peu en place, par l'imitation de l'ancien et répétition.
C'est l'outil sur la durée qui apprend au corps qui s'auto-organise.
Même à la chaîne qui a rationalisé taylorisé le travail, il y a des virtuoses qui peu à peu prennent plaisir à faire vite et bien. Le malheur, c'est que dès que l'encadrement comprend que le plaisir de faire génère du temps, il accélère la chaîne.
- lire l'établi de Robert Linhart-
http://corpitudes.blogspot.fr/2012/03/la-chaine.html
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